Ces bastilles qui sont à prendre

Après avoir obtenu des milliards pour maintenir leur compétitivité, soi-disant mise à mal par le coût du travail, les entreprises viennent d'obtenir satisfaction sur une autre de leurs revendications historiques: la flexibilité du marché du travail. 

On savait Depardieu provocateur, capable de dire n'importe quoi, pourvu que son ego surdimensionné y trouve son compte.

Le voilà donc aujourd'hui qui part en guerre contre l'impôt confiscatoire, pestant contre les 75% de prélèvement qu'il prétend subir. Sauf qu'il aurait du mieux écouter les explications de son conseiller fiscal ou se dégriser avant de le recevoir. Car quel que soit le mode de calcul adopté, un tel prélèvement n'existe pas. Un taux marginal de 75% sur les revenus -l'IRPP est le seul impôt progressif- ne conduit jamais à des taux moyens de cet ordre, d'autant qu'il existe suffisamment de niches fiscales pour y échapper. La fiscalité du capital, quelle que soit la nature du capital en question, est scandaleusement basse, comme on a pu le voir lors de l'affaire Bétencourt. Bref, Gérard a tout faux!

Mais Gérard fait ce qu'il veut, vient d'affirmer l'un de ses acolytes de la jet set. Certes. Il a parfaitement le droit de rendre sa carte vitale et de bouder la France. Tout comme les français seront désormais libres de bouder ses films.

"Face au risque d’effondrement, les politiques européennes doivent prendre une autre direction. Une alliance entre la société civile, les organisations syndicales, les mouvements sociaux et les forces politiques progressistes est nécessaire pour sortir l’Europe de la crise engendrée par le néolibéralisme et la finance. Le « Réseau européen d’économistes progressistes» se donne comme objectif de contribuer à ce changement." Tout est dit.

(1)http://www.atterres.org/sites/default/files/Communiqu%C3%A9%20de%20presse%20E-PEN_0.pdf

Fin 2011 la France des gens normaux espérait la défaite du candidat des riches. Ce fut chose faite en juin avec la victoire de François Hollande. Quelques six mois plus tard, la désillusion est déjà au rendez-vous.

Désillusion en ce qui concerne la renégociation du traité européen. "Je renégocierai le Traité européen en privilégiant la croissance et l'emploi, et en réorientant le rôle de la Banque centrale européenne", avait affirmé avec force le candidat Hollande. C'est pourtant le traité Merkel-Sarkozy dans son intégralité qui fut ratifié par une majorité de députés socialistes aux ordres (1) et qui s'applique aujourd'hui, soumettant les travailleurs français à la même rigueur que les grecs, les espagnols et les portugais. La sévérité en est certes un peu moindre mais sa nature est identique : ce sont les salariés qui font les frais de la "crise".

Désillusion en ce qui concerne la réforme fiscale. Là aussi Hollande avait beaucoup promis. N'était-il pas l'ennemi de la finance? Là aussi 

(1) la liste des élus de gauche ayant refusé le traité: http://www.politis.fr/45-deputes-de-gauche-ont-dit-non,19648.html

(2) http://www.liberation.fr/politiques/2012/12/30/une-improvisation-fiscale-consternante_870888

(3) On peut aussi le dire avec davantage d'humour: 2013, rallumons les étoiles